Parties de jambes en l'air

Publié le par saint-sicnarf

  

    
A l’âge de vingt-trois ans j’ai eu un patron qui avait quarante-six ans, soit le double de mon âge. Un soir, il m’a proposé de l’accompagner chez lui pour boire un verre tout en discutant du travail que nous avions à faire.
   Son épouse qui travaillait avec nous, était assise sur le canapé du salon. Après quelques rapides consignes inutiles de travail en guise d’appât, nous échangeâmes nos goûts comparatifs sur nos vies intimes respectives.
   Une fois dans le vif du sujet, il m’a dit tout de go que sa femme aimerait que j’aille lui caresser les seins.

 

   Situation très insolite, mais comme nous parlions de femmes et de fesses pendant le travail, un peu comme tout le monde, j’ai accepté de me soumettre à sa demande. J’y étais d’ailleurs invité par le sourire encourageant de sa femme.
   Ils m’avaient déjà raconté leurs diverses expériences d’échangistes, ce qui facilitait les choses pour tout le monde. Le terrain était préparé.

   Ces deux là s’aimaient, mais ils avaient besoin de stimulations de ce genre, pour amplifier leurs plaisirs. Voire consolider leur couple. Le corps de cette femme de trente-sept ans était en plein épanouissement.

   A la demande du mari nous dûmes faire l’amour devant lui.

   La présence de ce mari consentant, au regard attentif fixé sur le visage de sa femme, m’a tout d’abord déconcerté. Elle, comprenant mon désarroi, vint silencieusement à mon secours en attirant ma bouche vers un sein érigé, encore ferme.

 

   Par la suite nous nous retrouvions assez souvent tous les trois. Elle se donnait ainsi à l’un et à l’autre comme si elle avait deux maris et nous accomplissions ses moindres désirs en d’interminables soirées.

   Mon épouse dormait du sommeil du juste, ne se doutant de rien.

 

   Malgré les apparences, qui n’étaient pas des appâts rances, je n’ai pas le sentiment que nous étions ni vicieux ni pervers. Eux, retrouvaient un équilibre physique et psychique, sans arrière pensées malsaines. Moi également.

 

   Ils savaient que ma femme, encore très jeune, ne m’accordait qu’avec parcimonie ce qu’elle estimait ne devoir accorder que d’une manière pratiquement bimensuelle.
   Quant à moi, je découvrais au centuple, les émotions que mon épouse ne me donnaient qu’avec sa panoplie de restrictions, en respect d'interdits enracinés.
   Si tous les chemins mènent à Rome, il y en a qui restent en sens interdits ou obstrués par des bouchons de circulation, comme le sont les hémorroïdes qui ne devraient pas exister, surtout à cet endroit. Réflexion faite, elles sont mieux là que sur le nez.

   Par ailleurs, elle avait tendance à refuser toutes caresses superflues et s’endormait rapidement après ces ébranlements, qui chez elle, étaient  soporifiques.

 

   Dans la journée, rien ne laissait deviner la complicité du club des trois. Juste un regard complice, de temps à autres et sans témoin, prévenait des émotions à venir.
   Je devais toutefois remplir mon devoir conjugal au gré des besoins légitimes accordées.

   Comme l’a chanté Jacques Brel « il faut bien que le corps exulte ».
Le club a donc exulté !

 

   Puisque nous logions dans le même immeuble que mes patrons, il arrivait donc que j’aille de l’une à l’autre, sans que personne ne se doute de quoi que ce soit.
   A vingt- trois ans, ces échanges de saveurs étaient pour moi un aphrodisiaque surprenant. Là, j’étais en état de pêché mortel, mais j’en garde un souvenir immortel.

   Cette complicité a duré près d’un an. J’avais encore l’âge du « scout toujours prêt ».

 

Publié dans Histoire vécue

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