Le Calendrier en humour

Publié le par saint-sicnarf


(extrait des Réquisitoires d'un Bac moins cinq)


Chapitre XV

 

Le calendrier en humour

 

 

   Le dernier calendrier romain général et révisé, réalisé sur la base des orientations de Vatican II, a été pondu dans une bulle de savon, par le pape Paul VI, un certain jour de février 1969. Ce qui est bien réel.

Ce qui l’est sans doute moins, est ce qui suit :

 

   D’après mes sources bien informées, puisque Saint moi-même, (autocanonisé avec une assiette sur la tête), je trace la scène mécanique de la transformation de ce calendrier.

 

   " Je m’amuse à m’autocanoniser, par dérision, ne croyez pas que j’ai pas la grosse tête. En effet, mon prénom n’a pas de saint patron ". Il est à peine le sous-fifre d’un autre. Et puisque j’invente parfois, je continue maintenant avec ce qui va suivre.

 

   Paul VI aurait confié le calendrier à l'un de ses collègues en lui demandant de le dépoussiérer. Il fallait le maintenir bien horizontalement, bicoze la colle était desséchée depuis près de quatre cents ans.

 

   L'ensoutané violacé, puisque prélat, préposé au dépous-siérage, aurait abusé du lacrima-christi et serait parti précédé d’un strabisme divergeant non corrigé au marbre.

 

   Certaines vapeurs formant un brouillard devant ses verres de lunettes non garnis d’essuie-glaces, le noble personnage serait parti, appuyé d’une main au mur pour assurer sa position d’homo érectus.

   Le calendrier n’étant plus maintenu que d’une seule main, serait passé de la position horizontale à la position verticale et tous les Saints se seraient cassés la g... dans le couloir. (Je n’ai pas eu de bosse, n’étant pas admis au club)

 

   Il me plaît d’imaginer ce prélat à quatre pattes, tel un hippopotame pourpre, ramassant un puzzle, les yeux embués par tant d'androstérone accumulée inutilement.

   Les genoux ficelés dans une sous-ventrière descendue sans autorisation et une atroce douleur à l’orteil gauche, provenant d’une crise de goutte irréparable, empêchaient que la manœuvre soit alerte.

 

   Une fois tout ramassé dans sa soutane relevée en guise de sac, il se serait rendu en bermuda rose, à la cantine et aurait tout posé sur une table. Tout le monde étant aux vêpres, il avait la paix.

   (Il avait lavé le bermuda en même temps que sa soutane et cette dernière aurait déteint sur le bermuda. Voilà pourquoi je le vois rose. N'y voyez aucune autre malice).

   Pour s’encourager dans cette reconstitution délicate, il serait allé chercher une bouteille de verveine dans le placard des bonnes sœurs de la Conservation, qui avaient de la conversation, (il suffit d’intervertir deux lettres. Les anglais ne peuvent pas en faire autant avec leur patate chaude et en prononçant converséchone).

 

   Ainsi muni de ce liquide révélateur, il aurait tenté de réparer les dégâts en plaçant les saints où il pouvait.

   Après quoi, son œil gauche estima que le puzzle était rempli, cependant son œil droit, lui révéla le contraire.

   Perplexe, il remit en place sur le nez les tessons de bouteille cerclés d’écaille qui lui révélèrent la triste vérité. Il restait encore quelques saints à caser. Confus, il serait allé jeter le trop plein dans l’évêché, au bout du couloir.

 

   Par acquit de conscience ou par habitude, le cerveau brumeux, il aurait béni l'eau avant de tirer la chasse, souhaitant ainsi bon voyage aux saints en surnombre, partis dans ce toboggan aquatique d’eau préalablement bénite. Il venait de créer l’aquaparc pontifical.

 

   Une fois retourné dans le réfectoire, toujours vaseux, il aurait entamé une sieste vespérale, anesthésié par la ver-veine. A son réveil, vérifiant son travail, il se serait aperçu avec angoisse qu'il y avait des cases vides sur le calendrier. Que va dire Paul VI ?

 

   Pas niqué,

 

   Conscient d’être dans la lune, il se serait rabattu sur mars, où il logea une Larissa le 26 et un Habib le 27, qu'il avait rencontrés dans une couscous-party.

   Ces deux derniers saints périrent grillés, non pas sur un grill, mais sur un bûcher.

   Comme il restait encore une case vide en juin et se souvenant d'une série télévisée américaine, il y plaça un Kévin le 3 juin, soit vingt jours avant "Eau de raie ", prénom également d’origine celtique, comme Kévin.

 

   Après quoi, le 20 septembre, il a scotché un Davy, qui aurait sans doute préféré bouffer ses croquettes au lieu d’être décapité par Henri VIII.

 

   Notre prélat s'est tout de même abstenu de toucher à Sylvestre le 31 décembre, pape au service des pauvres, qui eut le bon goût de casser sa pipe ce jour-là en 335 de notre ère. C’est le saint le plus arrosé par tous ceux qui se basent sur le calendrier occidental et ils sont nombreux.

 

   Moralité : Refaire un calendrier quand on n’y connaît rien, c'est comme quand on répare un réveil, une fois remonté il reste ou il manque toujours, des vis ou un rouage.

 

   Bref, je suis né le jour de la fête de ma mère, qui comme la plupart des filles nées au début du siècle dernier, se prénommait du doux nom de Germaine. Cette brave jeune fille née en 1579 (pas ma mère, la sainte) ne vécu qu’une vingtaine d’années. Elle se nommait Cousin, donc Cousin Germaine ! Ça vous dit quelque chose ?

   Depuis 1969 les Germaines n'ont plus de domicile fixe et se baladent ailleurs, comme beaucoup d'autres.

   Après cette édifiante lecture, il me plaît à penser que vous ne consulterez plus un calendrier avec le même regard.

 

 

 Saint Sicnarf

il fonça aux chiottes, mais les lieux étaient vides de Toussaint !

Encore l’église qui s’en mêle ! (les pinceaux)

Publié dans Religion en Humour

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